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Quelques mois avant l’été 76, dont je retrouve la touffeur oppressante ces derniers jours à Lyon, un certain Micberth accédait au petit écran, questionné par mon jeune homme de père. La Tribune libre d’Alessandri et Michelot accueillait ce chevelu barbu trentenaire au décapant message politique : « le droit à la différence » et « l’apologie de la désobéissance »… Apparente générosité anarchiste qui bousculait les institutions établies pour lui substituer une évasive voie de l’exemplarité. Pourquoi revenir sur cet obscur moment de télévision ? Incroyable résurrecteur Internet : Dailymotion s’est vu proposer l’enregistrement de cette émission désormais consultable à chaque coin du territoire mondial. Ne nous emballons pas : quelque 250 visionnages de la prestation ont seulement eu lieu à ce jour. La démarche de proposer à nouveau ce message trouve sans doute sa motivation dans la période incertaine d’une crise mondiale en cours.

Après Che Coupat pour la gauche rebelle, voilà Karl Micberth pour la droite réfractaire. L’étiquette politico-géographique initiée par Mirabeau, comme le rappelle le président de la NDF, n’empêche pas les concordances de diagnostic et d’exécration. Lisez plutôt : – « (…) la bourgeoisie… ce marais incertain où s’enlisent toutes les misères du monde. » – « La démocratie indirecte est un attrape-cons et ne sert en définitive qu’à asseoir l’autorité et la fortune d’une poignée de méprisables canailles. » – « Nos professions de foi balaient d’un coup tous les tenants des ordres nouveaux, les nationaux socialistes, les fascistes de guinguettes, tous ces jocrisses bigarrés inconsistants, récupérés à la première occasion par le monde de l’argent. » – « En voilà assez d’obéir à de pâles humanoïdes, pantins orgueilleux, articulés par quelques rusés qui se tiennent dans l’ombre ! » – « (…) la société bourgeoise ne pourra engendrer que des générations de désespérés ou d’esclaves décervelés. » – « L’éden industriel ne peut nous apporter qu’un bonheur relatif, une sorte de pastiche du bonheur et masquer ainsi, irrémédiablement, notre véritable raison de vivre. » – « Pourquoi refuser d’imaginer qu’une société composée d’individualités très marquées, puisse exister et vivre dans l’harmonie ? »

Modérons l’enthousiasme, tout de même. Comme j’ai tenté de l’esquisser pour Coupat aujourd’hui, le message du Micberth d’hier, tout généreux soit-il dans les intentions affichées, n’ouvrirait, en cas d’incarnation généralisée, qu’au chaos sacrificiel avec son lot de victimes des déchaînements barbares et de la satisfaction égocentrée des plaisirs de certains.

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