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Un ver marin bombardier


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Dans les abysses de l’océan Pacifique, de petits vers annelés affrontent leurs prédateurs à coups de «bombes bioluminescentes» vertes. Karen Osborn, de l’Institut océanographique Scripps de San Diego (Californie), et ses collègues américains et suédois relatent leur découverte dans la revue Science publiée aujourd’hui.

A l’aide de deux véhicules sous-marins commandés à distance, le Tiburon et le Max Rover Global Explorer, les chercheurs ont collecté 46 vers appartenant à plusieurs espèces jusqu’ici inconnues, ondulant entre 1800 et 3800 mètres de profondeur au large des côtes de la Californie et de l’Oregon (Etats-Unis) et dans la mer de Célèbes près des Philippines. Ils ont ensuite baptisé l’une de ces nouvelles espèces Swima bombiviridis, le «nageur bombardier vert»

Difficilement observables in situ, les annélides dépourvus d’yeux et longs de 18 à 93 mm ont été étudiés dans un aquarium. Parmi leurs particularités : un tube digestif transparent et des appendices (parapodium) qui possèdent chacun un éventail de 30 longues soies pointues (chaetae) en forme de rames, pratiques pour nager en ondulant (cf vidéo).

Mais plus étonnantes sont les quatre paires de petits ballons de 0,7 à 1,1 mm qui poussent près de leur tête, auto-amputables en cas de besoin et laissant derrière elles une cicatrice en forme d’anneau.

En manipulant les vers, les auteurs ont déclenché la libération de «ces structures luminescentes, surnommées bombes car elles s’allument soudainement une fois relâchées par l’animal, luisent intensément pendant plusieurs secondes puis s’éteignent lentement». Ces sortes d’ampoules sont formées de deux chambres centrales et deux latérales remplies d’hémolymphe, l’équivalent du sang chez les arthropodes. Sans en avoir encore la preuve dans l’environnement naturel de l’animal, les auteurs affirment qu’elles «auraient une fonction de défense, distrayant le prédateur pendant la fuite du ver».

De tels mécanismes sont déjà connus chez un autre groupe d’annélides, ainsi que chez le calmar et les ophiures, des échinodermes proches des étoiles de mer. L’étude de ces nouveaux vers permettra d’étendre notre connaissance sur le phénomène de bioluminescence.

Marion Sabourdy
Sciences-et-Avenir.com


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